Qu’est-ce que vous n’aimez pas chez vous ?

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Qu’est-ce que vous n’aimez pas chez vous ?

Est-ce que vous connaissez cette série Nip/Tuck (2003-2010) ? Elle mettait en scène deux chirurgiens esthétiques qui recevaient leurs patients en leur posant cette question « Qu’est-ce que vous n’aimez pas chez vous ? »

Cette question arrive toujours, à un moment ou un autre, lorsque nous empruntons le chemin de la connaissance de soi. Pour tous ceux qui sont engagés dans cette voie, nous savons que nous allons être confrontés, en pleine conscience, à tout ce qui, en nous, n’a pas forcément bonne presse à nos yeux. Or savoir et expérimenter sont deux choses absolument différentes !

1) Comment vous voyez-vous ?

effet miroir, ange, démon, s'aimer, se voirEtes-vous, à ce stade de votre vie, où ce que vous voyez de vous ne vous réjouit pas trop ? Où vous vous trouvez tous les défauts de la Terre ? Où vous vous demandez comment d’autres êtres peuvent vivre en votre compagnie ? Et vous, arrivez-vous à vivre avec vous-même, sans vous maltraiter à chaque seconde en vous jugeant de la plus sévère des manières ?

Si vous êtes à cette phase de votre vie, dans laquelle vous n’êtes pas votre meilleur-e ami-e, j’ai envie de vous dire deux choses très importantes sur cet aspect précis de votre introspection, pour que vous trouviez vos propres clés de bien-être.

a) votre envie doit être sincère et honnête d’aller vous regarder droit dans les yeux (sans quoi vous mettrez cela de côté encore et encore)

b) de quelle façon vous allez le faire, quelle attitude envers vous allez-vous adopter ?

A mon sens, ces deux points sont absolument liés, sous peine de vous trouver encore plus misérable qu’au début de votre parcours.

Plus nous cherchons à nous connaître, plus nous nous rapprochons de tout ce que nous ne voulons pas voir chez nous. Vous savez, ce que l’on appelle nos parts d’ombre… nos parts qui ne nous rendent pas tout de suite super fiers de nous-même… Et là, je vous parle de ce que nous voyons de pire chez les autres, dans le comportement des autres, chez les gens que l’on croise dans la rue ou ceux que l’on voit par écrans interposés, au journal télévisé. Je vous parle aussi bien des faignants, des loosers, des mollassons, des moins que rien que des dictateurs, des manipulateurs, des cons, des tueurs, des tortionnaires, des racistes, des psychopathes… Ouh là, c’est du lourd tout ça, n’est-ce pas ?

2) Le fameux effet miroir

http://cdn.wccftech.com/wp-content/uploads/2015/03/111.pngCe que nous voyons du monde, ce que nous voyons chez les autres est le reflet de notre propre structure, de ce que nous portons en nous. J’ai eu énormément de mal avec ce principe lorsque je me suis engagée sur le chemin de la connaissance de soi.

Je me suis fait beaucoup de mal car, étant vulnérable, avec un mal-être à fleur de peau, je me fustigeais doublement : d’une part, de constater chez quelqu’un le comportement/un trait de caractère qui me rebutait et, d’autre part, de me dire « oh je suis comme ça aussi ? ». Ma difficulté était de ne pas calquer purement et simplement l’attitude d’un autre sur la mienne mais de voir en quoi, dans mon système, je me comportais de la sorte, sans pour autant me condamner pour cela.

Par exemple, lorsque je voyais une personne parler à une autre, haut et fort, en la traitant d’idiote, d’incapable ou que sais-je encore, je la condamnais immédiatement par de grandes phrases telles que « non mais, elle se prend pour qui cette personne de parler ainsi ? de quel droit elle ridiculise cette autre personne ? non mais, dans quelle époque vit-on ? » En parlant de la sorte, je n’étais pas prête à voir comment je me parlais à moi.

Pour pouvoir aller voir vos parts d’ombre, ce que vous n’aimez pas chez vous, il est important d’y aller avec une réelle intention de les voir ET un cœur ouvert accueillant. Il est également important d’y aller sans l’intention de vouloir vous changer ou de vouloir vous débarrasser de ce que vous jugez comme un obstacle à votre bien-être.

Soyons concrets. Prenez un aspect de vous qui vous dérange, que vous souhaitez transformer. Prenez votre temps. Lorsque vous y êtes, sentez comme distinct de vous cet aspect afin de pouvoir aller lui parler. Vous pouvez prendre un objet pour le représenter, vous pouvez le visualiser. Faites ce avec quoi vous vous sentez à l’aise. Vous y êtes ? Vous voyez face à vous ce « truc » qui vous dérange ?

Et voilà, pour moi, c’est là que tout se joue. De quelle manière vous allez entrer en relation avec cette part de vous-même ? En mode commando, comme la plupart du temps, avec comme intention de lui dire qu’elle vous gâche la vie, que vous ne voulez pas être comme elle, que vous ne voulez pas qu’elle dirige votre vie ? Ou alors, vous y allez avec un cœur ouvert et accueillant, curieux de savoir ce que cette part de vous-même a à vous dire ?

C’est exactement ça que j’ai envie de vous dire. Pour aller regarder droit dans les yeux le tyran en vous (par exemple), il est important,

⇒ primo, de reconnaître honnêtement et sincèrement qu’il fait partie de vous (franchement, vous ne voyez pas comment vous vous tyranniser ? Comment vous exigez de vous des trucs qui vous brisent le cœur, qui vous coûtent en termes de décisions ou d’émotions ? qui vous scindent en deux ?)

ET

⇒ secundo, de vous regarder avec tendresse et accueil, sans quoi votre système va vous protéger et vous n’arriverez pas à intégrer cette énergie en vous. Plus vous la mettrez de côté, plus vous direz que ce sont les autres qui sont comme ça, plus elle continuera de se montrer à vous pour attirer votre attention.

Là attention de ne pas tomber dans le piège de « mais moi je ne suis pas comme ça, moi je ne fais pas ça ». Ce n’est pas parce que vous ne voyez pas ce comportement dans votre système qu’il n’existe pas, c’est bien pour cela que l’effet miroir existe. Pour nous voir à nos propres yeux. En tant qu’êtres humains, nous portons en nous ce que nous voyons à l’extérieur. Notre réaction de rejet, lorsque nous voyons ce que nous voyons, vient du fait que nous ne sommes pas en paix avec notre monde intérieur et que nous nous critiquons perpétuellement, nous ne nous trouvons jamais « assez bien ».

Notre réaction de rejet, lorsque nous voyons ce que nous voyons, vient du fait que nous ne sommes pas en paix avec notre monde intérieur et que nous nous critiquons perpétuellement, nous ne nous trouvons jamais « assez bien ».

3) Effet miroir ou comment en faire bon usage

Autre point crucial. Si le monde est le reflet de votre monde intérieur, cela ne signifie pas pour autant que vous êtes comme tout ce que vous voyez. Cela signifie que vous portez ces énergies. Je m’explique.

Pour ma part, une des énergies les plus difficiles à intégrer dans mon système est la violence. Je suis quelqu’un qui préfère la douceur, qui aime quand les gens relationnent en étant à l’écoute du vivant de l’autre. Je rêve d’un monde où les Humains vivent avec un cœur bien ouvert. Or, j’ai régulièrement affaire à des gens virulents, je suis témoin de beaucoup trop de scènes de violence à mon goût (infos, facebook, bagarres dans la rue, gens qui se hurlent dessus). Si je prends au pied de la lettre l’effet miroir, je me dis que si je vois cela, c’est que je suis comme ça. Et bien non, je ne vais pas m’en rajouter. Je ne me dis pas que « je suis » violente, je me dis que cette énergie est dans ma structure. J’y mets cette conscience de savoir qu’elle est présente en moi, pas qu’elle me définit. Je me rappelle que je peux faire un choix : laisser cette violence s’exprimer à tout va ou agir à partir de ce qui me fait joie.

Pour être encore plus précise, il m’arrive très souvent de ne pas m’exprimer avec tout le tact qui me donne joie, et d’avoir des accès de colère. Là, j’ai appris une chose fondamentale : j’ai appris à accueillir les limites que j’atteins (en l’occurrence ma préférence est de m’exprimer avec douceur et lorsque je n’y arrive pas, je ne me juge pas pour cela). Vous voyez, je ne laisse pas mon égo dans l’ignorance sinon soit il va chercher à compenser en accusant l’autre ou en se glorifiant, soit il va se dénigrer, se rabaisser, se taper dessus. J’ouvre un espace en moi qui accueille sa détresse ou sa colère et je lui dis que moi je l’aime tel qu’il se voit, qu’auprès de moi il peut se reposer, qu’il peut être qui il veut, qu’il n’a pas besoin de ressembler à une image qui, selon lui, est acceptable par les autres. Alors, au cœur de ces instants d’éternité, tout va bien, la détente s’installe et un flot d’amour m’inonde.

Cela ne veut donc pas dire que vous êtes ceci ou cela, ce processus vous montre ce que vous avez à voir, en toute conscience, pour arrêter d’alimenter un système de croyances qui vous fait souffrir.

Encore un mot sur l’effet miroir. N’oubliez pas que ce qu’il vous renvoie inclus vos voix du passé, inclus ce que vous avez entendu dire sur vous et que vous avez fait vôtre, que vous avez validé. Cela ne veut donc pas dire que vous êtes ceci ou cela, ce processus vous montre ce que vous avez à voir, en toute conscience, pour arrêter d’alimenter un système de croyances qui vous fait souffrir.

Par exemple, dans votre vie d’adulte vous rencontrez quelqu’un qui vous critique parce que faire un choix simple vous demande un temps de réflexion plus long que ce qu’il lui convient à lui et qu’il vous traite d’incapable. Vous pouvez comprendre deux choses. D’une part, ce que vous dit ce quelqu’un lui appartient (c’est sa vision de vous, pas ce que vous êtes), d’autre part, vous pouvez voir une voix de l’enfance se rappelant à vos bons souvenirs lorsque l’on vous demandait de faire preuve d’initiative et qu’aucune de vos décisions ne convenaient. Cela a eu pour résultat de vous paralyser dès qu’un choix est à faire. Vous voyez, ce regard-là vous permet de mettre en lumière vos conditionnements et blessures, pour les voir en pleine conscience, afin de ne plus vous faire diriger par eux, ou également à être en paix avec le fait que cela fait partie de vous.

4) Nous sommes Enfants de la Vie

Alors, voici ma proposition pour réussir à vous voir droit dans les yeux :

ACCUEILLEZ tous ces pans de vous qui étaient invisibles à vos yeux et qui se manifestent sur l’écran de votre vie.

ACCUEILLEZ le généreux et l’avare en vous, accueillez le héros et le pleutre.

ACCUEILLEZ votre courage et votre peur, la lumière et l’ombre.

AIMEZ tout ce qui vous compose.

AIMEZ ce qui fait partie de vous.

Nous sommes des êtres humains qui portons en nous un univers bien vivant et multiple. Notre job n’est pas de qualifier si tel comportement est bien ou pas, si nous sommes de bonnes personnes ou pas. Notre job est de suivre ce qui donne joie à notre cœur, en fonction de nos aspirations, pas en fonction d’un dictat moral établi au bon vouloir du « haut de la pyramide ».

Au nom de la connaissance de soi, du développement personnel, d’une voie initiatique, n’allez pas à votre rencontre dans l’intention de vouloir vous changer. N’ajoutez pas la flagellation à tout un pan de vous qui souffre déjà beaucoup. N’entrez pas en guerre avec votre égo, lui qui ne demande qu’à vivre. Vous êtes ce que vous êtes et son contraire. Rappelez-vous que vous pouvez faire le choix d’exprimer ce qui vous plait le plus, ce qui vous donne le plus de joie.

Pour conclure, j’ai envie de vous citer un extrait du livre « Comme par magie, vivre sa créativité sans la craindre » d’Elizabeth Gilbert (auteur de Mange, Prie, Aime) :

« Parlez à vos voix intérieures les plus noires et négatives comme un négociateur à un psychopathe violent lors d’une prise d’otages : calmement, mais avec fermeté. Surtout, ne vous inclinez pas. Vous ne pouvez pas vous le permettre. La vie que vos négociations cherchent à sauver, après tout, c’est la vôtre.

– Pour qui tu te prends ? demanderont vos voix intérieures les plus noires.

– C’est drôle que vous me le demandiez, pourrez-vous répondre. Je vais vous le dire. Je me prends pour ce que je suis : un enfant de Dieu, comme n’importe qui d’autre. Je suis un composant de l’Univers. »

Oui, nous sommes Enfants de la Vie et il n’y a rien qui cloche chez nous. La Vie se manifeste à travers nous, arriverons-nous à lui rendre grâce de ce cadeau ? Arriverons-nous à voir que c’est un cadeau ? Lorsque vous irez voir vos noirceurs (qui ne sont pas un problème), vous découvrirez un miracle : vous sentirez que vous vous aimez car pour aller dans les profondeurs de son être, il vous faut beaucoup d’amour. La bonne nouvelle, c’est que je ne vous parle pas de l’amour que vous n’arrivez pas à ressentir pour vous-même, je vous parle de cette chaleur dans le ventre, dans le cœur qui va s’éveiller toute seule car elle n’est pas volonté de l’égo, elle est la Vie elle-même qui va se faire sentir à vos sens.

Prenez soin de vous.

De tout coeur,
Céline
www.douceurdelame.fr

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